Salutation initiale sr Anna Maria Parenzan, supérieure générale

Facebooktwitterpinterestmail
sr Anna Maria Parenzansupérieure générale

 

Avec joie, nous nous donnons une cordiale et affectueuse bienvenue en cette salle qui sera notre Cénacle capitulaire. Nous nous retrouvons, en tant que représentantes de l’entière Congrégations, peut-être avec un peu de battement du cœur pour les journées qui nous attendent. Certaines d’entre nous sont vétéranes des Chapitres généraux… D’autres vivent cette expérience pour la première fois.

Nous nous souhaitons qu’elles soient pour toutes des journées de paix, de confiance, d’espérance; journées dans lesquelles nous donnons des ailes à nos rêves pour la Congrégations, pour qu’elle réponde avec toujours plus grande ouverture et élan aux desseins de Dieu.

Nous nous trouvons dans un lieu très significatif, dans la Maison “Divin Maestro”, voulue par le Fondateur comme lieu de la restauration spirituelle pour toute la Famille paulinienne, une maison choisie aussi par Pape François pour ses Exercices spirituels. Ici nous avons célébré les derniers cinq Chapitres généraux. Ici, dans la fête de la Très Sainte Trinité de 1961, dans une des chambres de l’aile Giaccardo, Maestra Tecla a offert sa vie pour que toutes les Filles de Saint Paul soient saintes. Sentons très proche cette notre Mère qui répète à nous, aujourd’hui:

C’est une grâce grande que le Seigneur nous a faite: nous donner la vocation et la vocation paulinienne! C’est une grâce grande! Et nous avons la promesse que le Seigneur est avec nous… Nous devons l’avoir cette foi! Dans notre chapelle c’est écrit: «Ne craignez pas, je suis avec vous». Si le Seigneur est avec nous, de quoi devons-nous craindre? Notre vocation est si belle, si grande!

Il a été dit que le Chapitre est une épiclèse, une invocation continuelle de l’Esprit. Nous nous souhaitons de nous sentir porter par sa douce brise, invoquant continuellement dans notre cœur «l’avent du vent et du feu de l’Esprit Créateur» pour qu’il nous régénère et fasse éclore en nous la vie nouvelle.

L’Esprit Saint sera le vrai protagoniste de ces journées, comme il l’a été de toute la phase préparatoire. Pape François dirait que le Chapitre «est un espace protégé afin que l’Esprit Saint puisse opérer», c’est le lieu de l’obéissance personnelle et chorale à l’Esprit Saint.

Entrons avec confiance en ce “Cénacle”, qui a les confins du monde, sentant proches toutes nos sœurs qui en chaque continent prient et offrent pour nous. En ces jours notre assemblée représentera réellement le cœur de toute la Congrégation.

Entrons dans le Cénacle ensemble à Marie, unanimes et concordes dans la prière, invoquant avec elle, avec un seul cœur et une seule âme, le feu de l’Esprit pour qu’il dessine en nous les traits du Christ et remplisse notre vie d’ardeur, de courage, de sagesse.

Le Chapitre est avant tout un appel de Dieu, un appel à une grande responsabilité. Nous ne sommes pas ici par notre volonté, mais pour le rôle que nous recouvrons ou parce que nous avons été élues directement par les sœurs. C’est un appel particulier qui marquera notre vie. Mais nous nous sentons très petites par rapport à la tâche qui nous a été confiée…

Même notre Fondateur ressentait toute sa propre indignité, mais il avait claire conscience d’être instrument de l’Esprit, dépositaire d’un don, investi d’une tâche de transmission. Dans la grande Adunata de Ariccia (1960), il confiait:

Je sens la gravité, devant Dieu et aux hommes, de la mission qui m’a été confiée par le Seigneur; qui s’il avait trouvé une personne plus indigne et incapable il l’aurait préférée. Ceci toutefois est pour moi et pour tous garantie que le Seigneur a voulu et a fait faire Lui… (UPS I, 375).

Comme don Alberione affirmait, nous sommes vraiment dans les mains de Dieu comme semi-aveugles, comme des pinceaux de peu de sous dans la main d’un artiste… La fragilité, la pauvreté, peut-être l’impuissance que nous expérimentons, sont une bénédiction pour nous. Notre Père Saint Paul nous enseigne que juste dans la faiblesse, dans l’inadaptation de ses instruments, se manifeste la puissance de Dieu. C’est la logique de l’histoire du salut.

Rappelons l’expérience d’Abraham: un homme sans descendance, sans espérance humaine, qui part pour un pays méconnu, appuyé uniquement sur la parole de Dieu.

Rappelons l’expérience de Jacob, seul au gué de Iabbok. Il laisse ce qu’il possède – épouses, enfants, esclaves, bétail, terre… – sur l’autre rive (cf. Gn 32,23-30) et il lutte, de nuit, pour recevoir de Dieu la bénédiction et un nom nouveau.

Rappelons Moise: sa vie fut un continuel “aller outre”, pour sortir des traditions, outrepasser la frontière de ses propres sécurités et arriver à la montagne de Dieu.

Rappelons l’expérience de Gédéon: des 20.000 hommes qu’il avait soudoyé pour sauver Israël de la main de Madian (cf. Gdc 6-7), le Seigneur en laissa seulement 300… une grande disproportion numérique mais qui permettra au peuple d’entrer dans la logique du salut et de sortir victorieux.

Rappelons Goliath et David (cf. 1Sam 17,12-57): un géant en tenue de guerre contre un jeune berger qui porte un bâton, une fronde et cinq cailloux d’un torrent.

C’est ainsi avec Marie et avec les femmes stériles: le Seigneur intervient quand on ne peut plus se fier des ressources humaines, et la stérilité est transformée en fécondité par pure gratuité, pure grâce.

C’est juste à la lumière de la Parole que nous pouvons réinterpréter notre histoire, ainsi comme a fait le peuple d’Israël. Même dans les moments plus obscurs on peut rallumer la lumière de l’espérance: dans la nuit de l’exile, le peuple de Dieu commence un chemin d’humilité et de conversion qui le conduit vers l’aube de la rédemption.

 

Le Chapitre, un évènement symbolique

Dans le climat de l’histoire du salut, le Chapitre est un évènement de grâce. Il n’est pas quelque chose déjà préparé en tous les détails (même s’il y a eu une préparation minutieuse…). Le Chapitre est un évènement, il est ouvert au vent de l’Esprit qui peut brouiller nos programmes et projets…

Nous pouvons regarder au Chapitre comme è un évènement symbolique. L’Assemblée capitulaire est le symbole vivant de l’Institut, aujourd’hui. Elle porte en soi la dignité de la tradition et l’imagination du présent; la mémoire et les rêves. En chaque sœur capitulaire sont présents des germes du futur prêts à éclore. Quand le Chapitre sera terminé, le symbole se dissoudra, mais sa trace symbolique restera modelée dans le document capitulaire, et dans les personnes que le Chapitre choisira pour exercer la leadership dans les ans futurs.

Nous sommes donc appelées à produire, en ce Chapitre, non seulement un document mais surtout des lignes concrètes en degré de faire germer des rêves, susciter des prophéties, faire fleurir espérances, stimuler confiance, tresser des relations, donner une vision de futur comble de la joie de l’Evangile.

Il n’est pas en effet pensable, avec Pape François, d’imaginer un Chapitre qui ne relance pas la prophétie, le rêve, la passion pour l’Evangile et pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Le Pape nous invite à abandonner le confortable «on a toujours fait ainsi», à être audacieuses et créatives dans le repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes de l’évangélisation… (cf. EG 33).

Même parmi nous, surtout parmi nous, en ces jours l’Esprit agit et nous rappelle ces expressions de Pape François qui peuvent avoir une force transformante: «La vie consacrée n’est pas survivance, n’est pas se préparer à l’ars bene moriendi… mais vie nouvelle… elle est appel aux surprises inédites de l’Esprit». Le Christ vit en nous et il nous veut vivantes! (cf. ChV 1).

 

Indications pratiques

Je vous anticipe maintenant quelques orientations qui seront mieux explicitées dans l’ouverture du Chapitre, après les Exercices spirituels.

Mais avant tout, je désire remercier, même au nom de vous toutes, la Commission qui a préparé avec tant de soin le Chapitre et qui maintenant conclue son rôle: sr Anna Caiazza et sr Shalimar Rubia, conseillères générales; sr Anastasia-Anna Nduku Muindi de l’Afrique Orientale, sr Paola Fosson de l’Italie, sr Anna Plathara de l’Inde, sr Leonora Wilson des Etats Unis. Nous sommes profondément reconnaissantes à ces sœurs qui ont travaillé beaucoup et bien. Que le Seigneur les récompense avec beaucoup de grâces et bénédictions.

Le Chapitre véritable initiera le 12 septembre avec l’ouverture officielle, l’approbation de l’Iter et la constitution des organismes capitulaires. Maintenant nous vivons les journées introductives guidées par la Commission centrale provisoire, formée par la Supérieure générale en qualité de Présidente, par la Secrétaire générale comme Secrétaire du Chapitre, par les deux sœurs plus jeunes – sr Mariangela Tassielli et sr Matilda Akinleye Oluwakemi – dans le rôle de scrutatrices.

Sont présentes, déjà en ces jours, quelques sœurs non capitulaires invitées par le Gouvernement général pour exercer quelques services.

Exerceront la tâche de traductrices:

sr Julia Darrenkamp               langue anglaise
sr Anne Joan Flanagan                ”
sr Antonia Park                      langue coréenne

Collaboreront pour la gestion du site paoline.org:

sr Teresa Braccio, sr Daniela Son, sr Parichat Jullamonthon

Pour les photos dans la salle capitulaire:

sr Shalimar Rubia et sr Christine Hirsch

Per la secrétairerie technique:    sr Saveria Kim

L’animation de la liturgie, durant les Exercices spirituels, est confiée aux sœurs du Gouvernement général.

A l’ouverture du Chapitre, nous informerons sur d’autres services confiés à des sœurs capitulaires.

 

Dans le mystère de l’alliance

En ce temps particulier, nous sommes appelées à entrer avec plus de conscience dans l’alliance, cœur de notre foi; à percevoir le surplus de l’amour, de la fidélité de Dieu qui n’est jamais venue manquer à ses promesses; à nous mettre en chemin nous laissant inspirer par l’expérience concrète de quelques femmes qui ont été collaboratrices de l’Esprit et ont vécu de manière toute particulière le rapport de réciprocité et de sponsalité avec le Christ Vivant :

Marie, «Arche de la présence de Dieu, Arche de l’alliance d’amour que Dieu a voulu étreindre de manière définitive avec toute l’humanité en Christ» (Pape Benoît, 15 août 2011), «Tabernacle vivant du Christ» parce que elle porte en soi et communique Jésus.

Marie de Magdala, «apôtre de la nouvelle et plus grande espérance» (Pape François), qui a eu la grâce de découvrir, dans le Ressuscité, l’évènement plus bouleversant de l’histoire humaine et elle a couru l’annoncer, défiant le noir de la nuit. La Madeleine nous invite en ce jardin où le Seigneur a été enseveli, pour entendre sa voix, le voir, le toucher… le reconnaître comme le Vivant, lui étreindre les pieds dans un affectueux embrassement, lui répondre avec immense amour: «Rabbunì… Maître!».

Tecla, la femme «sans résistances à l’Esprit», qui désirait prêter les pieds à l’Evangile pour qu’il puisse courir…, qui se proposait de «progresser jusqu’à l’abandon total, jusqu’à être en adoration continuelle, jusqu’à exprimer le “magnificat” avec la vie.

Comme ces femmes de l’alliance, qui se sont ouvertes pleinement au mystère du salut, accueillons l’invitation passionnée du Dieu vivant, adressée à nous personnellement: «Je suis ici une autre fois pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi».

 

«Je t’ai envoyé porter le feu»

Nous croyons que l’Esprit Saint guidera ces journées, prendra l’initiative, nous comblera de ses richesses, nous inondera d’une “cascade” de consolation, de tendresse, de lumière.

Laissons-nous envahir par son feu pour pouvoir “communiquer le feu”. «Communique le feu, puisque je t’ai envoyé porter le feu!»: ces paroles, écrites par don Alberione à don Giaccardo dans le lointain 1933, sont encore pour nous, aujourd’hui, un programme de vie.

Nous avons besoin que brûle dans nos cœurs le feu de l’Esprit, nous ouvrant sans peur à son action. Nous avons besoin de raviver la conscience d’être comme marquées à feu par la mission d’éclairer, bénir, vivifier, soulever, guérir, libérer (EG 273).

Souhaits très chers pour que cette expérience capitulaire fasse ré-exploser ce feu que l’Esprit a déposé en nous le jour de notre baptême et de la profession, renforce notre foi dans la Promesse, nous fasse accueillir en plénitude l’invitation à nous lever et nous mettre en chemin.

Vivons ces journées en cette joie qui naît de la conscience que nous sommes du Seigneur, la Congrégation est sienne: Lui l’a voulue et la veut encore.

Il n’y a pas de plus grande liberté de se laisser guider par l’Esprit, en renonçant à vouloir calculer et contrôler tout, et de permette à l’Esprit de nous éclairer, de nous guider, de nous orienter, et de nous conduire là où il veut (EG 280).

Et, avec Pape François, prions:

Esprit Saint, harmonie de Dieu,
Toi qui transforme la peur en confiance
et la fermeture en don, viens en nous.
Donne nous la joie de la résurrection,
la pérenne jeunesse du cœur.
Esprit Saint, notre harmonie,
Toi qui fais de nous un seul corps,
infuse ta paix dans l’Eglise et dans le monde.
Esprit Saint, rends nous artisans de concorde,
semeurs de bien, apôtres d’espérance (Pentecôte, 2019).

sr Anna Maria Parenzansupérieure générale

Scroll to top